Bikepacking South America Solo

Bikepacking Amérique du Sud Solo

Le silence envahit mon environnement. Le caoutchouc s'arrête, crépite et s'arrête. Me voici en Amérique du Sud, mon cinquième continent, en voyage pour parcourir 18 000 milles à vélo sur notre planète. J’évalue mon jardin pour la nuit : à 12 000 pieds au-dessus du niveau de la mer, dans les airs de l’Altiplano bolivien, sur la crête des Andes. Quand j’ai commencé à pédaler il y a trois ans, je rêvais de ce paysage surnaturel. Me voilà maintenant, fasciné par la solitude, campant sur le plus grand désert de sel de la Terre.

Le vaste abîme est aussi enivrant que libérateur – un sentiment comparable à mes années de voyage en solo sur deux roues. Je ne suis lié à aucune formule ou plan rigide et je suis libre de me déplacer dans n’importe quelle direction, mais ce pouvoir peut parfois être intimidant. Hier, j'ai perdu toute forme de GPS et j'ai dû suivre d'anciennes traces de pneus laissées par des véhicules terrestres. Une leçon de confiance en mon instinct, j'ai été obligé de m'adapter et de rester calme, tout en essayant de naviguer sur 10 000 pieds carrés d'une toile de sel blanche et vide. Il y a bien longtemps, un lac préhistorique a laissé derrière lui ces cristaux blancs sans fin. Je ressens une parenté inexplicable avec le Salar de Uyuni. Ici, je suis complètement seul.

Des milliers de kilomètres de camping sauvage ont à eux seuls aiguisé mes sens. Mes oreilles captent les moindres bruits, ceux qui passent généralement inaperçus pour l'auditeur pris dans un état second de bruit constant. Je commence à comprendre que même les détails les plus insignifiants peuvent être un catalyseur de crainte et d’émerveillement. Les mélodies de ce matin sont interprétées par le grand maestro du Salar : le vent. Le métal tinte contre l’aluminium Featherlite, et je réalise que c’est le cadenas de ma chaîne de vélo qui tape sur le poteau autour duquel il est tissé. Je trouve que de petites routines, comme verrouiller mon bateau de transport chez moi la nuit, contribuent à ma tranquillité d'esprit en tant que femme seule dans l'arrière-pays. Sentir un thème, ce sont aussi les petits moments qui résonnent dans l’éternité. Les miracles nanoscopiques sont camouflés aux yeux des plus pressés. Mais comme pour toute chose dans la vie, il faut le prendre avec précaution.

À propos de l'auteur : McKenzie Barney est un aventurier, écrivain, cinéaste et conférencier qui parcourt le monde sans adresse fixe ni véhicule. Mckenzie a passé trois ans à « parcourir le monde à vélo » à travers 28 pays et plus de 18 000 milles. Son récent film "Cycling The World" est désormais disponible pour regarder.